vendredi 1 janvier 2016

Rolling.

1er janvier 2016.

Je m’assois. J’écris. Je me contrains à écrire. Parce que que serai-je sans écrire? 

L’écriture s’exerce. 

Aujourd’hui, je veux parler de deuil, de départ, d’habitudes brisées, de cercles rompus, à rompre. 

Hier, alors que je regardais les feux s’illuminer au-dessus de l’eau noire, je tenais un homme par la main. Je ne pensais pas à l’homme, je ne pensais pas aux feux, ni même à la neige qui s’était glissée dans mes chaussures du réveillon. 
À quoi pensai-je alors? 

Je crois que l’espace d’un instant, je ne pensais pas. Suspendue. Une seconde. 
Puis la chute. J’ai senti des doigts enserrer les miens. Le froid m’a mordu la cheville. Les feux étaient morts. La foule s’est mise à glisser lentement le long des allées embourbée. Les klaxons entonnèrent un concert joyeux. Les voeux de bonne année fusaient de toutes parts. Je me laissai conduire. Je ne sais pourquoi, j’ai fait confiance à celui qui me menait. Une petite enfant suivant sans questionner la main de sa mère. Une petite poupée. 

Je me suis retrouvée dans sa voiture. Nous avons filé. Mais toujours, mon esprit se refusait à se poser sur l’instant présent. Je n’étais plus suspendue, mais secouée du passé au présent. À revoir mes 31 décembre défiler devant mes yeux, alors que ceux à venir se bousculaient à l’entrée de mon coeur. Que sera demain? Qu’ont été mes hiers? 

Aujourd’hui, j’écris. Bob Dylan joue à la radio. 

Like a rolling stone. No direction. 

Like a rolling stone. 

Je n’ai pas peur d’être perdue. Car seule la perdition amène la recherche. Alors je quête. Je quête des rencontres, des lectures, des écrits, des aventures, des flirts, et qui sait, des amours peut-être?

Je vis dans le deuil aujourd’hui. Le deuil des nouvels ans passés. Le deuil de ceux à venir. Le peu qui me restent. Le deuil d’un départ. Le départ d’un être cher qui se résigne à partir, elle d’ordinaire si friande d’inconnu. Je l’ai vue, si belle, les larmes pleins les yeux, me murmurer comme à elle-même « Je ne veux plus ». Elle ne voulait plus de ce départ, de ce déchirement qui allait la grandir, l’enrichir, l’embellir encore si tant soit-il que cela soit possible. Elle souffre pour son bien. 

Like a rolling stone.

Elle s’est laissée glisser dans un avion qui l’emporte loin de ses amours, plus près d’Elle. Je ne dit rien ici qu’elle ne sache. Mais sa détresse m’a bouleversée. Sa souffrance m’a touchée plus que je saurai dire. Sa souffrance est prix de son bonheur. 

No direction. 

J’ai envie de me pousser, de me repousser, de repousser mes habitudes, de chambouler mon univers, même si pour cela je dois souffrir. La souffrance peut être salvatrice. Pour le peu qui me reste, je veux tenter de me sauver. 

En chérissant mes proches, en écoutant, en me taisant, en réfléchissant davantage ou en ne réfléchissant pas, en écrivant, en lisant, en apprenant, en aimant. 

Like a rolling stone. A complete unknown. 

Essayer. Essayer de faire différemment. Juste pour voir. Juste pour vivre. 

When you got nothing you got nothing to loose. 


Et si je me perds, je me retrouverai bien un jour.  

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