2015.
Nouvelle
année.
Année de la
chèvre.
Je sors davantage. Je fais des rencontres. J’évolue.
Dans quel sens? Comment? Le moi de 2015 sera-t-il un
prolongement cohérent?
Sous la douche, les idées fusent. C’est le relâchement des
tissus sous la chaleur de l’eau qui fait ça, que je me dis. Et là, nue, je me
demande quel est mon mot?
Hier, dans une foule de corps, j’étais…l’artiste, la
québécoise. Je pense d’ailleurs que c’est la toute première fois que l’on me
collait cet adjectif sur le front.
Et dans les vapeurs de Dove, ma tête s’éparpille. Qu’est-ce
qu’être artiste? Un être créateur? Dans les bulles de savon. Ne sommes-nous pas
tous des être créateurs? Et si je créé, n’est-ce pas purement égocentrique? Mes
émotions, l’ouragan intérieur que je porte
doit se déverser. Un drain. Sous mes pieds mouillés. C’est mécanique.
En quoi ce déversement de pleurs, de crasse et de larmes de
corps est-il artistique? Revendicateur? Créateur?
Écrivains, photographes, musiciens, danseurs, comédiens,
cinéastes, réalisateurs, peintres, sculpteurs, ce type qui a songé à ma senteur
de Dove, ne sommes-nous pas tous identiques? En quoi ma plume me définit?
Ne suis-je plus que ma plume, ou mon corps par lequel se
régurgitent des morceaux d’âmes? Des monceaux d’humanité.
J’écris ces lignes et m’aperçois de la forme constante de
l’interrogative.
Je reviens de l’expo au Musée des Beaux Arts sur les impressionnistes,
expressionnistes. Die Brücke. Affirmation. Profession de foi. Où est perdue la
flamme de la jeunesse pour se fourvoyer ainsi en questions sans queue ni tête?
Je me lis et me dégoûtes.
Pourquoi 2015 ne serait-elle pas l’année de ma proclamation?
Me questionnai-je encore par la foutue interrogative.
Alors, au lieu de questionner sans fin, de te demander pourquoi
crées-tu? Pourquoi ce besoin de lecture et d’évasion?
Crée. Écris. Danse. Ressens. Vis.
Profession de foi.
2015
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