dimanche 14 février 2016

Colombe

Suis-je encore capable de parler d’amour? 

Je n’ai pas de mal à disserter sur la peine, la souffrance que l’amour ou son absence peut causer, mais qu’en est-il de l’amour dans son sentiment positif?
L’amour qui donne des ailes, des ailes de papillon, qui nous fait plus léger que l’air, nous fait voyager terres et mers, celui qui fait rire, tournoyer, rêver…puis-je encore en disserter?

J’ai écrit des lettres d’amour il y a bien longtemps…aujourd’hui que je voudrais me prêter de nouveau au jeu, les mots viennent à manquer. 
J’ai trop pleuré, je ne puis plus croire que ma bouche, jadis tordue par la douleur, puisse sourire, que ma bouche puisse embrasser par tendresse, et non plus pour retenir. Oh…tous les mots que je voudrais te dire…mais je ne sais plus. 
Je ne connais que la méfiance, je sais bien qu’elle te perdra. 
Ce n’est pas mauvaise volonté de ma part, mais tu comprends, j’ai tellement souffert.

Et puis, toutes ces raisons qui m’assaillent et que je ramasse à la pelle pour me défendre, me protéger de ton ardeur tranquille.
Toutes les raisons sont bonnes quand on aime.

Je me protège de moi-même car je sais ce que je puis faire par amour. Cela m’effraie. À peine remise en équilibre, me revoilà déjà prête à tomber.
Je lutte, mais combien de temps la colombe à l’aile démise peut-elle résister à la gravité qui la tire vers la terre? Je me questionne sur sa chute. Sera-t-elle abrupte? longue? grisante? La terre. Sera-t-elle gelée? recouverte d’une couche de pelouse fraîche? de feuilles mortes? Que trouvera-t-elle à l’arrivée? Je ne sais. Alors je vacille sur le courant. Ni au ciel, ni sur terre, ni en chute, ni en assise. 

Combien de temps saurai-je lutter?


Saurai-je te résister?


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