Scones, Cyrano, Montréal
De
Eve Mangin
© Eve Mangin, 2011
A
France et Miles,
Sans
qui ce conte de fée serait resté dans l’oubli du « ce qui aurait pu
arriver ». Une étincelle, si petite soit-elle, suivi à enflammer un
brasier.
Merci infiniment.
PROLOGUE
[extrait]
Octobre 2011, 7h45, petit matin bien gris à Montréal. Un petit matin
d’orage, avec tout ce qu’il a de plus charmant. La pluie qui martèle les
vitres, le murmure du vent qui passe par le châssis des fenêtres mal isolées,
les lampadaires encore jaune-orange qui se découpent à travers les arbres. Il y
a quelque chose de magique dans ces automnes québécois. L’odeur du froid, bien
différente de celle de février qui vous transperce les os, une fraîcheur douce
encore, presque amicale, qui vient seulement enrouler un pull de laine sur nos
épaules, pour y créer un petit cocon de bien-être. Le nez dans l’embrasure de
la porte du balcon, un thé fumant à la main, je me dis que cette journée va
être mémorable. Oui, je veux qu’elle le soit. C’est ce que je veux me dire tous
les matins de ma vie, en tout cas, tant que j’en ai besoin, tant que je
sentirai qu’il faut que je tienne le coup, que je tienne le coup jusqu’à ce
qu’il arrive. Mais en attendant ce jour-là, ce 26 décembre où, au lieu de me ruer
dans les magasins comme des milliers d’autres à travers le monde pour dénicher
les aubaines du siècle, je vais être dans le hall des arrivées à Pierre-Elliot
Trudeau. Le cœur battant, les yeux brillants, et mon être en joie devant ce
cadeau de Noël extraordinaire, peut-être le plus merveilleux que je n’aurai
jamais eu.
© Eve Mangin, 2011
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